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APRNEWS : Nigeria - Les survivants des attaques de Noël dans l’attente d’une aide humanitaire

APRNEWS - Nigeria - Les survivants des attaques de Noël dans l’attente d’une aide humanitaire
Samedi, 30 décembre 2023

APRNEWS : Nigeria - Les survivants des attaques de Noël dans l’attente d’une aide humanitaire

APRNEWS - (Bokkos) Dans l’église de la ville de Bokkos transformée en refuge, les survivants des attaques qui ont fait près de 200 morts dans le centre du Nigeria pendant le week-end de Noël attendent désespérément nourriture et vêtements.

APRNEWS - « Quand les hommes armés nous ont attaqués, nous avons fui, sans savoir où aller, sept personnes de ma famille sont mortes et je ne sais pas où sont mes enfants et mes petits-enfants », confie Lucy Joshua à l’AFP. 

« Le gouvernement doit nous aider, pour l’instant ce sont des habitants et la Croix-Rouge qui nous ont donné de la nourriture et des vêtements », dit-elle. 

« Nous n’avons pas mangé depuis ce matin, nous avons besoin d’eau, nous souffrons, personne du gouvernement ne nous a aidés mais on nous dit que cela va venir », explique à l’AFP Josephine Matthew, une autre survivante qui a perdu son mari, ses frères et ses enfants dans ces attaques.  

Ils sont près de 20 000, principalement des femmes et des enfants, à avoir quitté la vingtaine de villages des circonscriptions de Bokkos et Barkin Ladi, dans l’État central du Plateau, attaqués entre la soirée du 23 décembre et la matinée du 26 décembre. Ils ont depuis trouvé refuge dans des camps de fortune installés par la Croix-Rouge locale, 23 au total. 

Plusieurs centaines de personnes déplacées s’agglutinent dans l’église de Bokkos, aux infrastructures insuffisantes. Peu d’accès aux toilettes, à l’eau potable ou encore aux soins… Les rescapés y séjournent dans des conditions difficiles auxquelles s’ajoute le désespoir d’avoir tout perdu. 

« Les assaillants ont brûlé nos maisons et nos récoltes, nous sommes dans une situation désespérée, nous avons besoin de tout », s’exclame Abigail Moses. 

Les survivants « ont besoin d’un soutien humanitaire et psychologique urgent », a déclaré vendredi à l’AFP Nuruddeen Hussain Magaji, l’un des coordinateurs locaux de la Croix-Rouge nigériane. 

« Ils ont besoin de nourriture, d’eau, de vêtements, de produits d’hygiène » mais « aussi d’une aide psychologique pour les aider à surmonter leurs traumatismes », a-t-il insisté, en assurant n’avoir « rien reçu » pour le moment. 

L’identité des assaillants n’est pas connue à ce stade. 

Aide « dans les deux jours » 

En visite dans la région mercredi, le vice-président nigérian Kashim Shettima avait annoncé l’arrivée imminente de l’aide.  

« Je superviserai moi-même leur acheminement », avait alors assuré Caleb Mutfwang, le gouverneur de l’État. 

Yuhanna Audu, porte-parole de l’agence nationale des secours (NEMA), a affirmé à l’AFP que « les distributions devraient démarrer dans les deux jours qui viennent ». 

Mardi, le président nigérian Bola Tinubu avait ordonné « aux agences de sécurité d’intervenir immédiatement, de parcourir chaque parcelle de la zone et d’appréhender les coupables », après avoir condamné « fermement les attaques ». 

Les populations du nord-ouest et du centre du Nigeria vivent dans la terreur d’attaques des groupes djihadistes et des bandes criminelles qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants. 

Depuis des années, une âpre compétition fait rage également entre éleveurs et agriculteurs sur ce territoire, les seconds accusant les premiers de saccager leurs terres avec leur bétail. 

Aggravées par le changement climatique et l’explosion démographique dans ce pays de 215 millions d’habitants, les violences sporadiques ont débouché sur une grave crise sécuritaire, entre attaques de bandits lourdement armés et représailles sans fin entre communautés, mais aussi humanitaire. 

Les attaques du week-end de Noël ont suscité un profond émoi sur la scène internationale.  

« Le cycle de l’impunité qui alimente les violences récurrentes doit être brisé de toute urgence. Le gouvernement doit également prendre des mesures significatives pour s’attaquer aux causes profondes sous-jacentes et garantir la non-répétition de ces violences », a réagi jeudi le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk.