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APRNEWS : Affaire Boeing - Ce qu'avait découvert John Barnett retrouvé mort
APRNEWS - L'ex-contrôleur qualité de Boeing était en plein procès contre son ancien employeur. Deux ans après sa retraite en 2017, il était devenu lanceur d'alerte, révélant des problèmes de fabrication des avions dans son usine. Il avait intenté une action en justice contre le constructeur l'année même de son départ, l'accusant de dénigrement et d'entrave à sa carrière alors qu'il avait exprimé ses inquiétudes sur la sécurité des Boeing 787 Dreamliner.
Ces avions, dont le lancement avait été annoncé en 2007, ont connu un succès immédiat auprès des compagnies aériennes en quête d'appareils moins consommateurs de carburant. L'usine de Caroline du Sudoù travaillait Barnett a vite fait face à un manque de main-d'œuvre qualifiée et à des retards de production, aggravés par le volume des commandes. Déployée en 2011, la flotte mondiale de 787 a été bloquée au sol une première fois, un peu plus d'un an plus tard, après qu'une batterie a pris feu sur un avion de Japan Airlines.
Des manquements sur toute la chaîne de production
Après avoir versé une compensation à ses clients pour ce blocage au sol et craignant d'être rattrapé par son concurrent Airbus, qui était sur le point de lancer son A350, Boeing a mis la pression sur son usine… au détriment de la qualité.
John Barnett avait notamment découvert des éclats de métal(produits lorsque les employés vissaient des fixations) risquant de sectionner les câbles des commandes de vol –ce qui, selon lui, pouvait avoir des conséquences «catastrophiques» si ces éclats pénétraient dans le câblage. il avait plus tard affirmé avoir vu des employés fixer des pièces provenant de bacs à ferraille (autrement dit, des déchets) sur les avions. Il avait aussi révélé que jusqu'à 25% des masques à oxygène avaient présenté des dysfonctionnements lors d'un test de situation d'urgence. Enfin, en janvier 2024, il avait fait part de cas où les inspecteurs ne disposaient que de deux heures pour trouver des défauts dans les pièces utilisées – une durée insuffisante pour s'assurer de leur qualité.
Malgré les démentis de Boeing sur ces allégations, un contrôle de la Federal Aviation Administration (FAA) réalisé en 2017 avait finalement donné raison à John Barnett sur certaines d'entre elles.