APRNEWS - La guéguerre entre les militants les plus hauts placés dans la hiérarchie sociale du PDCI n’a pas l’air de s’estomper. Mieux, l’embrouille grandit continuellement, au point où on ne comprend plus très bien l’attitude des uns et des autres, ni qui veut exactement quoi.

A l’origine de cette bataille de titans, l’élection, le 16 décembre prochain, du nouveau président du Parti Démocratique de Côte d’ivoire. Plusieurs voix se sont élevées pour proposer que le parti ait désormais le  président chargé de sa gestion quotidienne et, par ailleurs, le candidat qui se consacrera à la reconquête du fauteuil présidentiel, c’est-à-dire, le candidat du parti au scrutin présidentiel de 2025.   

Pour William Aldo Ettien, membre influent du PDCI, il y a une peine générale à comprendre les agissements de ces cadres du parti dont chacun n’aspire qu’à être le président et non le candidat  à l’élection présidentielle. Ce choix est d’autant plus insaisissable, remarque William, que la vocation d’une formation politique est, normalement, la conquête du pouvoir exécutif.  Il va s’en dire que le long terme, l’avenir du parti, son sort relativement au pouvoir, n’intéressent pas les candidats jusqu’ici déclarés au remplacement de l’ex-président du Pdci.

C’est alors à juste titre et à raison que William Aldo entreprend d’attirer l’attention des militants de son parti. Réunis dans une grande salle, les membres du mouvement ‘’les amis de Thiam’’ écoutent, sous des applaudissements nourris, leur président. L’homme, franchement, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Avec une pédagogie simple et particulière, faite de métaphores avec à-propos, l’orateur dénonce : « On nous dépose un car, nous demandant de monter pour aller à Korhogo, le car représente le Pdci-Rda ; Korhogo, l’année 2025, et toi tu dis je ne vais pas à Korhogo, mais donnez-moi la clé du car, je reste ici… ». L’entame du discours en dit long sur les remontrances que William Aldo entend  faire à certains membres de sa famille politique, ceux qui rechignent à aller à Korhogo, symbole de fortune de l’élection présidentielle de 2025 : « toi qui refuse d’aller à Korhogo, mais qui veut la clé du car, aurai-tu un agenda caché » ?

 Toutefois, Malgré d’innombrables interrogations empreintes de railleries face à l’attitude complexe de certains de ses co-militants du PDCI, l’admirateur du ministre Tidjane Thiam s’est un tant soit peu voulu conciliant, appelant, toujours par l’image, « ceux qui ne veulent pas aller à Korhogo sans motif clair à monter aussi dans le car ». William supplie, en outre,  les uns et les autres afin qu’ils cessent les bagarres, les attaques mutuelles sur les réseaux sociaux, car, son mentor, tient-il à le faire entendre, « ne veut pas de tout ça, mais plutôt de la cohésion dans le parti  » ! De là à prôner le dialogue et l’union afin que tous les fils du PDCI « arrivent ensemble à Korhogo », Aldo Ettien a allègrement franchi le pas.

Jean Clotaire Tétiali