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APRNEWS : Le virage à 90 degrés de la RTS1 - Vit-on un véritable changement de direction ?

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Le Sénégal vient de vivre un tournant historique avec l’élection présidentielle remportée par le candidat de l’opposition, Bassilour Diomaye Faye, soutenu par Ousmane Sonko. Ce changement politique majeur se traduit déjà par des évolutions notables dans le paysage médiatique national, notamment avec la présence accrue d’opposants sur la RTS, la chaîne nationale, qui ouvre un nouveau chapitre dans sa couverture médiatique.

Le vent de changement qui souffle sur le Sénégal depuis l’élection de Bassilour Diomaye Faye à la présidence est palpable, et pas seulement dans les rues mais aussi sur les ondes de la RTS, la télévision nationale. Après une victoire au premier tour avec plus de 54% des voix, l’effet Faye ne se fait pas attendre, bouleversant un paysage médiatique longtemps dominé par une seule voix, celle du pouvoir.

Imaginez une scène où, pendant des années, le menu télévisuel se compose uniquement du plat principal servi par le gouvernement en place. Et soudainement, voilà que la carte s’enrichit de nouvelles saveurs, avec des invités qui, jusqu’à récemment, auraient eu du mal à franchir le seuil de la porte. L’émission « Point de vue » invitant Birame Souleye Diop, du parti PASTEF, en est le parfait exemple, illustrant un changement de direction qui a de quoi faire tourner les têtes et agiter les claviers sur les réseaux sociaux.

Pour mieux comprendre le revirement de la RTS, le 3 février 2024, alors que le Sénégal devait démarrer sa campagne électorale, le candidat qui a remporté l’élection aujourd’hui avait été empêché d’enregistrer les 3 minutes de temps d’antenne qui lui avaient été réservées par le CNRA. Ses représentants se sont également vu interdire l’accès à l’immeuble où se trouve la RTS.

Les internautes, jamais en reste d’une bonne remarque, oscillent entre surprise, sarcasme et espoir. « Je rêve ou quoi, RTS qui invite des opposants pour la 1ère fois depuis 12 ans », s’exclame l’un d’eux, tandis qu’un autre pointe du doigt l’ironie d’une chaîne qui, après avoir longtemps ignoré toute voix discordante, semble soudainement découvrir les charmes de la diversité d’opinion, il l’exprime de cette manière : 

« Dis donc les gars de PASTEF commencent à percer, mieux ils deviennent F R E Q U E N T A B L E S. On aura vraiment tout vu. Thieuye keur gu makk !!! »

Mais au-delà de ces joutes verbales virtuelles, une question plus profonde émerge : cette ouverture est-elle le prélude à une réforme en profondeur de l’audiovisuel public sénégalais ? Le programme de Faye promet en effet une réforme de l’audiovisuel, laissant entrevoir un avenir où la RTS pourrait jouer son rôle de service public en toute impartialité, offrant un espace d’expression à toutes les voix du Sénégal, sans distinction.

Alors que le nouveau président s’apprête à prendre ses fonctions, l’attention se tourne vers la direction que prendra la RTS. Sera-t-elle l’écho d’un Sénégal pluriel, reflétant la diversité de ses pensées et de ses débats ? Ou assistera-t-on à un simple changement de garde, où la musique reste la même mais les musiciens changent ?

Sénégo