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APRNEWS: Centrafrique - Société chinoise accusée de soutenir des milices

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Le gouvernement de la République centrafricaine a ordonné la suspension des activités de Daqing SARL, une société minière chinoise, en raison de graves accusations de collaboration avec des milices armées. 

Selon un décret gouvernemental rendu public samedi, Daqing SARL est accusée de complicité avec les groupes armés, d’exploitation illégale, d’introduction clandestine de ressortissants étrangers dans les zones minières, de non-paiement des taxes et de non-fourniture de rapports d’activité.

Les richesses minières au coeur d’une crise de longue date

À Mingala, une ville du sud de la Centrafrique, Daqing SARL menait ses activités dans un contexte de conflits entre les forces armées nationales et la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un groupe armé antigouvernemental. Depuis 2013, la Centrafrique est le terrain d’une guerre civile qui a vu l’émergence de multiples groupes rebelles. Malgré un accord de paix signé en 2019, les combats persistent, notamment avec la formation de la CPC en 2020.

Ce pays, bien que riche en ressources naturelles telles que l’or et les diamants, reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Les groupes rebelles contrôlent souvent les zones minières, entravant l’exploitation légale et sécurisée de ces ressources. Cette situation a conduit à des affrontements violents, y compris des attaques contre les travailleurs étrangers. Le mois dernier, quatre travailleurs chinois ont été tués dans une mine d’or, une attaque attribuée à la CPC.

Les conséquences de la suspension

La suspension des activités de Daqing SARL soulève plusieurs questions sur l’avenir de l’industrie minière en Centrafrique. Les entreprises chinoises, qui dominent le secteur, font face à des défis de sécurité croissants. Les précédentes attaques, y compris la mort de neuf ressortissants chinois l’année dernière, ont déjà mis en évidence les dangers pour les entreprises étrangères opérant dans le pays.

Toutefois, la décision du gouvernement centrafricain reflète une volonté de réguler plus strictement le secteur minier et de lutter contre les pratiques illégales. Néanmoins, cette mesure pourrait également exacerber les tensions avec les groupes armés et compliquer davantage la situation sécuritaire. Les autorités espèrent que des actions fermes contre les entreprises non conformes décourageront la coopération avec les milices et contribuent à stabiliser la région.

Le futur de l’industrie minière en Centrafrique

La suspension de Daqing SARL marque le début d’une nouvelle ère de surveillance et de réglementation stricte des activités minières en Centrafrique. Le gouvernement se dit déterminé à mettre fin à l’exploitation illégale et à protéger ses ressources naturelles.