Cette contribution que je fais à travers la presse vise un seul objectif à savoir, attirer l’attention des Ivoiriens en général et singulièrement mes frères et sœurs de Toumodi sur le recul et le retard de notre commune sur la voie du développement, du fait de notre désengagement, de la désunion qui est en train de poindre à l’horizon à cause des nouveaux clivages politiques.

Toumodi : Gloire et expansion d’une ville carrefour

L’évolution de la ville de Toumodi est la résultante de plusieurs facteurs, liés à l’histoire et à la contribution particulière et efficace de ses premiers cadres.

Premier poste colonial au sud du pays baoulé dès 1893, Toumodi s’est avéré comme une véritable plaque tournante administrative et commerciale de cette époque au point où la localité fut érigée en Chef-lieu du cercle du sud baoulé de 1899 à 1912, puis Chef de subdivision dont dépendait Yamoussoukro jusqu’à l’indépendance. Toutefois, le premier lotissement de type moderne de la ville date de 1933.

Ce bref rappel historique justifie l’antériorité du développement de type moderne de la ville dont je suis aujourd’hui le député.

A l’indépendance, cet élan ne s’est pas arrêté là. En effet, sous l’impulsion de ses premiers cadres, le Département de Toumodi a fait partie des premières circonscriptions à moderniser l’espace urbain et certains villages environnants.

Ainsi, sous l’impulsion des cadres comme Camille Alliali, Oka Niangouin, Aka Kouadio, Yao-Djè Christophe, Gofa Zago etc, les villages comme Zahakro, Kahankro, Abli, Angoda, Akakro-N’Zripri ont été délocalisés et reconstruits selon les normes de l’habitat moderne.

La ville de Toumodi elle-même a pris part à ce mouvement général de modernisation.

Le plan d’urbanisme adopté initié en 1952, adopté en 1957 et exécuté en 1959 avec une forte implication des cadres, des notables et des représentants du commerce local, a permis de jeter les bases de l’extension de la ville.

Dans les années 70 et 80, les lotissements réalisés ont permis de construire les quartiers résidentiels actuels, dotés de commodités acceptables au point où en 1985, alors que Toumodi était la 40ème ville la plus peuplée de la Côte d’Ivoire, elle occupait les 4^ème ; 5^ème et 7^ème place en termes d’abonnés à l’eau potable, au téléphone et à l’électricité respectivement. Malheureusement, l’essor économique pris, s’est arrêté depuis.

A titre de rappel, le dernier Plan d’Urbanisme date de 1998. Depuis lors, aucun plan d’urbanisme et de viabilisation n’a été réalisé. Par conséquent, les nouveaux quartiers ne bénéficient plus d’adduction d’eau ni de connexion correctes au réseau électrique.

Une capitale régionale de nom ?

Au niveau administratif, Toumodi a été érigée en Chef-lieu de la région du Bélier par la réforme territoriale de 2011. Cependant, la ville n’abrite pas tous les services régionaux, du fait de sa proximité avec la capitale politique Yamoussoukro, devenue District Autonome et disposant de services de la région du Bélier. Ainsi, à Toumodi, on relève l’absence de services du Cadastre, de Direction régionale de l’Education nationale, etc.

Par ailleurs, une autre situation que les populations de Toumodi trouvent ambigüe est celle relative à la Maison d’Arrêt et de Correction. En effet, Yamoussoukro, ne disposant ni de tribunal ni de service de Justice, Toumodi fait office de réceptacle des justiciables de cette ville. Cette situation est d’autant plus préoccupante que Toumodi ne dispose ni de tribunal ni de prison d’une capacité suffisante pour répondre aux sollicitations d’une grande ville comme Yamoussoukro.

Mon appel

Si je rappelle tous ces faits, c’est pour lancer un appel, un cri de cœur à mes frères et sœurs de Toumodi. De grâce, ne laissez pas le virus de la division nous atteindre alors que nous avons de grands défis à relever. N’entrons pas dans le jeu des petits calculs de position éphémère.

Nos pères et nos aînés ont posé les bases d’une ville et d’une région où la convivialité, le bien-être et le rassemblement sont les maîtres-mots.

Nous avons le devoir de préserver les bases de cet héritage, fait de respect de l’autre, de sacralité de la vie, d’entraide mutuelle et surtout de pardon des erreurs, comme nous l’a si bien enseigné feu le Président Félix Houphouët-Boigny.

Tout ce qui s’est récemment passé dans notre ville et par extension dans notre région ou encore dans le monde baoulé lors des dernières élections, constitue, selon moi, un incident de parcours.

Le peuple baoulé est un grand peuple qui parviendra toujours à surmonter de telles épreuves, pour en sortir grandi.

Tous ensemble pour le développement de Toumodi.

Hervé Alliali

Député de Toumodi Commune