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APRNEWS : Relations diplomatiques et politiques, la France, modèle démocratique pour le Bénin ?

Aprnews - Patrice Talon et Emmanuel Macron
Lundi, 13 mars 2023

APRNEWS : Relations diplomatiques et politiques, la France, modèle démocratique pour le Bénin ?

APRNEWS - Le Bénin et la France sont deux pays qui ont des systèmes politiques démocratiques fonctionnels. Au-delà des défis auxquels ils sont confrontés, la France peut-elle incarner le bon exemple vis-à-vis des pays africains principalement au Bénin ? Voici la deuxième partie de notre analyse.

APRNEWS - La France est une république constitutionnelle multipartite avec un système parlementaire. Le pouvoir exécutif est exercé par le président, élu au suffrage universel direct, et le Premier ministre, nommé par le président. Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement, composé de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Le Bénin est également une république multipartite avec un système présidentiel. Le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans et est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée nationale, composée de 83 membres élus pour un mandat de quatre ans.

L’analyse démocratique se fait habituellement sur des indicateurs internationaux tels que l’Indice de la Démocratie, publié par The Economist Intelligence Unit, qui peuvent aider à évaluer la qualité de la démocratie dans différents pays. Selon l’édition de 2021 de cet indice, la France est classée 24ème sur 167 pays évalués, avec une note de 8,12 sur 10, ce qui la place dans la catégorie des « démocraties complètes ». Le Bénin, quant à lui, est classé 111ème avec une note de 5,77 sur 10, le plaçant dans la catégorie des « démocraties imparfaites ».

Cependant, il est important de noter que ces indicateurs sont loin d’être parfaits et que l’analyse de la qualité de la démocratie peut varier en fonction de différents points de vue et de différents critères.

Il est vrai que la France fait  face à des défis en matière de démocratie, tels que des tensions sociales, des conflits politiques et des critiques concernant certaines politiques gouvernementales. Ces problèmes peuvent être examinés et discutés en détail par des analystes politiques et des organisations de la société civile.

En résumé, la France était considérée comme une démocratie solide et stable selon des évaluations internationales crédibles car elle vit des défis et de problèmes à résoudre pour continuer à améliorer la qualité de sa démocratie.

En effet de nombreux « gilets jaunes » ont été arrêtés en France depuis le début du mouvement de protestation en novembre 2018. Le mouvement des « gilets jaunes » était une série de manifestations et de rassemblements populaires qui ont débuté en France pour protester contre les politiques économiques et fiscales du gouvernement français.

Au cours des manifestations, il y a eu des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont parfois dégénéré en violences, vandalisme et pillages. Des arrestations ont donc été effectuées pour des actes présumés de violence, de vandalisme, de pillage ou de trouble à l’ordre public. Selon le ministère de l’Intérieur français, plus de 11 000 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement en novembre 2018. Jamais autant de personnes n’ont été interpellé au Bénin. 

Il convient de noter que toutes les personnes arrêtées en France n’étaient pas nécessairement des manifestants actifs et que certaines ont été arrêtées pour des infractions mineures telles que des dégradations ou des entraves à la circulation. Les arrestations ont été légèrement critiquées par certains groupes de défense des droits de l’homme, mêmes organismes qui on sévèrement critiquer le gouvernement béninois pour la gestion de mois de 100 personnes interrogés et entièrement gracié plus tard contrairement à la France. 

À ma connaissance, il n’y a actuellement aucune personnalité publique en France arrêtée ou emprisonnée en raison de ses positions politiques exactement comme au Bénin. 

En France comme au Bénin, les personnes peuvent exprimer librement leurs opinions et idées politiques, conformément aux lois sur la liberté d’expression. Cependant dans l’un ou l’autre de ces 2 pays, il y a eu des cas où des personnalités politiques ont été poursuivies ou condamnées pour des infractions liées à leur comportement, à des faits de corruption, de détournement de fonds publics ou à d’autres activités illégales, mais cela n’est pas directement lié à leur position politique.

Il est important de souligner que contrairement au Bénin,  la France est un État de droit où la justice est indépendante du pouvoir politique depuis fort longtemps. Les procédures judiciaires sont reconnues être mener en toute impartialité et conformément aux lois en vigueur, sans ingérence ni pression de la part des autorités politiques. Et pourtant la France reste aujourd’hui l’un des pays de répressions les plus violentes de police sans oublier que plusieurs ministres français ont été mis en examen ces dernières années pour différentes raisons.

Par exemple, en juillet 2021, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » en lien avec son ancienne profession d’avocat. Cette mise en examen a suscité des critiques et des débats sur l’indépendance de la justice en France.

En février 2021, la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a été mise en examen pour « complicité d’atteinte à la liberté d’expression » dans le cadre d’une affaire de diffamation qui remontait à 2017.

En 2020, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a également été mis en examen pour « viol » présumé. Il a nié les accusations et a déclaré que cette mise en examen était « une honte ».

Ces mises en examen ont suscité des débats sur l’indépendance de la justice en France, ainsi que sur la question de savoir si les ministres doivent démissionner ou non de leur poste lorsqu’ils font face à des accusations criminelles.

Pendant que la population Béninoise vient de sortir d’élections exemplaires sans soulèvement et forte participation populaire, il y a des appels à la grève en France en raison de diverses revendications sociales, économiques ou politiques à savoir :

  • tout d’abord, il y a un mouvement de grève national des travailleurs de la santé qui protestent contre les conditions de travail difficiles, le manque de personnel et la sous-financement du système de santé publique en France ; Les travailleurs de la santé demandent des augmentations de salaire, une amélioration des conditions de travail et des investissements supplémentaires dans le système de santé.
  • Deuxièmement, il y a également des appels à la grève par les travailleurs des transports, notamment les cheminots, qui protestent contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement français ; Cette réforme vise à unifier les différents régimes de retraite en un seul système, mais les syndicats des transports s’opposent à cette réforme et demandent le maintien de leurs avantages de retraite actuels.
  • Enfin, il y a également eu des appels à la grève dans le secteur de l’éducation en France, notamment par les enseignants, qui protestent contre la réforme de l’éducation proposée par le gouvernement, qui prévoit la suppression de certains postes d’enseignants et la réorganisation de la formation des enseignants.

Ces mouvements de grève sont le résultat de tensions sociales et politiques en France et reflètent un profond déséquilibre démocratique  dans la gestion politique française.

Source : lemondeactuel