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APRNEWS : 12 février, Journée internationale des enfants soldats

Journée internationale des enfants soldats - 12 février
Samedi, 11 février 2023

APRNEWS : 12 février, Journée internationale des enfants soldats

APRNEWS - Une journée dédiée aux milliers de garçons et de filles enrôlés de forces dans les groupes armés partout dans le monde. Et à la lutte contre ce crime.

APRNEWS : Nous l'appellerons Josué. Il a aujourd'hui 17 ans. Il y a trois ans, début 2020, il est recruté de force dans le territoire de Rutshuru par des membres de "La Volonté", un groupe d'autodéfense Maï-Maï. A l'époque, il vient de perdre son père et il est contraint d'arrêter l'école pour aider sa mère. Quand son fils est enlevé par les miliciens alors qu'il rendait visite à ses cousins, c'est le désespoir : 

"J'étais tellement triste parce que je ne savais pas où le trouver. Je me suis dit, mon Dieu ! Mon garçon, si jeune, et maintenant il s'en va... J'aurais préféré voir son corps, mort, pour pouvoir faire mon deuil. Mais là, je ne savais même pas dans quelle forêt il se trouvait !"

Assigné à différentes tâches

Recrutés dans des forces armées gouvernementales ou par des groupes rebelles, ces enfants soldats peuvent servir de combattants, de cuisiniers, de porteurs, de messagers, voire d'esclaves sexuels . Josué sera forcé d'exécuter différentes tâches, au gré des humeurs et des besoins de ses bourreaux. Des miliciens qui lui imposent à lui et aux autres prisonniers des rituels, reconnus pour les "protéger" :

"A midi, ils nous donnaient des poudres à consommer. Nous tendions la main et ils nous donnaient cette poudre le matin et le soir. J'éprouvais un grand sentiment d'insécurité parce qu'à tout moment, vous pouvez mourir. Tu peux être dans un groupe et deux personnes meurent dans une attaque soudaine. Quand il y a une attaque, chacun va dans son coin."

Réinsertion à travers la menuiserie

Après plus de deux ans passés au côté de la milice Maï-Maï, Josué est parvenu à s'échapper il y a quelque mois. Depuis, il bénéficie d'un programme de réinsertion mis en place par l'Union pour la paix et la promotion des droits de l'enfant au Congo avec l'aide de l'UNICEF . Josué apprend le métier de menuisier, à la plus grande joie de sa mère :

"Depuis ce jour, je lui permets de ne plus aller au champ. Depuis qu'il est là, il est content de son travail et je sais que les rebelles ne peuvent pas venir le prendre dans son travail où il fait la formation. Un jour, il m'a dit : "Maman, va me chercher des planches, je vais te faire une table". Il a fait la table et aussi un lit. Maintenant, quand il se réveille, c'est pour aller travailler."

Après sa formation, Josué rêve de devenir entrepreneur. Il a eu la chance de s'en sortir : d'autres enfants, dont ses cousins, attendus en même temps que lui, continueront d'être exploités par les groupes armés en RDC.

Il n'existe pas de statistiques officielles mais rien qu'entre 2017 et 2022, l'UNICEF a aidé plus de 17.000 enfants à se réinsérer - autant de jeunes qui ont été enlevés précédemment. Et encore, ce chiffre ne comprend pas tous les enfants qui n'ont pas généré d'un programme d'aide ou qui n'ont pas été libérés.

Source : Dw